Résumé :

Lorsque l'État décide de fermer l'usine délabrée de la petite ville de Shaoyang, les familles ouvrières sont confrontées aux réalités de la nouvelle Chine. Le Secrétaire du Parti, Li, proteste par un acte fatal, consternant toute une communauté de personnages pittoresques qui se débattent dans les contradictions de la Chine d'après Tian'anmen, encore imprégnée de principes de l'ère communiste, mais fascinée par le clinquant d'un néocapitalisme sauvage.
Parmi eux, Mme Fan, mal remise de tortures infligées par les gardes rouges, et qui vocalise chaque matin sur son balcon, en se prenant pour une diva de l'opéra de Pékin ; Liu Bei, étudiante progressiste, victime des répressions, qui, pour élever son petit garçon, se prostitue au Salon des Rêves ; Da Shan, qui militait avec Liu Bei et l'a abandonnée, et qui, enrichi par la spéculation, revient à Shaoyang, chez ses parents, pour essayer de se racheter.
Mais les rêves et les espoirs sont sans cesse brouillés par l'instant présent, car seul s'impose le besoin de survivre.
À travers les destins romanesques d'individus ordinaires, Le Salon des Rêves brosse le tableau saisissant d'un pays méconnu : une Chine provinciale, malmenée par l'Histoire, bousculée par le changement, déchirée entre traditions et amnésie.

Extraits :
"Leur seul désir était de quitter la terre pour la grande ville regorgeant de nourriture chaude et d'argent frais. Chaque jour il yavait parm eux de nouveaux départs, pour des destinations comme Shanghai ou Canton. Ils étaient éblouis, déroutés, piégés par le monde moderne, ses voitures et ses néons. Incapables de retourner en arrière, tout aussi incapables de maitriser le jeu des salaires et des profits. Ils se laissaient exploiter, et n'étaient pas mieux lotis que sous les dynasties passées." (p56-57)

Poème de Mao : "A l'ascension de JingGangShan"
" Rien n'est difficile sur terre
Pour qui ose gravir les hauteurs"

"Un chinois agit comme un dragon, dix chinois réagissent comme dix vers de terre. Ils étaient tous rentrés dans leur trou" (p237- en rapport avec les manifestations étudiantes de 1989)

"Ne revenez pas chez vous si vous avez fait fortune, les gens ne vous le pardonneront jamais disait le dicton" (p258)

Zhuang Zi : " Comment parler de l'océan à une grenouille qui vit dans une mare" (p327)

Mon point de vue :
Le salon des rêves est un bon livre, une histoire finallement assez caractéristique de la Chine d'aujourd'hui: Un fils rentre dans sa hometown, y retrouve ses parents , mais aussi ses fantomes oubliés. Recelant de superstitions, de commérages et de descritption de repas, aucun doute nous sommes chez des gens simples, peu éduqués mais très fortement attachants. Les grands changements connus par la Chine moderne au cours des 20 dernières années y sont abordés d'une manière simple mais efficace . Un livre à lire qui ne manque pas d'épice...

"Le salon des rêves" de Justin Hill

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